#topographie/montagne Bien souvent, on met l'emphase sur ce que les choses sont, et non sur les processus qui les composent. Évidemment, il est questionnable si toutes choses ont un aspect permanent ou si elles sont constamment en changement, mais c'est une question philosophique pour un autre moment. Ce qui m'intéresse ici, c'est de penser à soi-même en terme de processus, et non en terme d'état. Prenons par exemple l'estime de soi. Avoir une bonne estime de soi, c'est un état, un symptôme. Au lieu de ça, on pourrait vouloir être une personne qui renforce régulièrement son estime de soi. Ça en devient un processus, une cause. Chercher à atteindre un objectif fixe et temporellement ponctuel est un [[life-lie]]. Que je veuilles avoir une bonne estime de moi-même ne me menera pas très loin, même si je réussis à me solidifier l'estime pendant un certain temps. Par contre, si j'ai comme objectif d'être une personne qui soulève mon estime de moi et celle des autres, alors je cherches à absorber un processus, à l'édifier dans ma personnalité et alors j'obtiendrai un impact à très long terme. Pour certain, avoir un objectif fixe pour le futur rend implicite le besoin d'avoir ce processus d'obtention de la finalité. De mon côté, je supporte ici le point suivant: on peut ignorer la finalité. On peut ne jamais y penser. On peut voir toutes choses, soi et les autres inclues, comme des processus. Se définir soi-même comme une somme de processus semble énormément plus près de la réalité que de se définir en somme de [[facticité et transcendance|faits]]. C'est comme la fameuse expérience de pensée de #incomplete (Popper? Khun?): la dune de sable. Disons que je suis un scientifique qui cherche à comprendre, identifier et savoir ce qu'est qu'une dune de sable: je peux sortir mon ruban à mesurer et prendre ses dimensions, je peux m'équipper d'un microscope et étudier l'image des grains de sable, je peux la photographier telle qu'elle est en ce moment. Mais du moment que je pose ces actions, la dune a changé. Elle s'est essouflé par le vent, changeant de dimension. Les grains de sable se sont effrités par la friction, à un niveau de taille microscopique. La dune n'est plus ce qu'elle était lors de la photographie. Ainsi, on ne peut ignorer les processus qui changent la dune si on veut en saisir le sens. C'est comme vouloir comprendre une fonction en en ignorant totalement la dérivée, le taux de changement. Et puis encore, je crois qu'on ne doit pas oublier la dérivée tierce, quatrième et supérieures non plus! Comment est-ce que le taux de changement de taille de la dune change dans le temps? N'est-ce pas que c'est important de savoir que la dune rétrécis aujourd'hui mais reprendra du volume demain? Une fonction a beaucoup plus de valeur mathématiquement si elle est analytique, c'est-à-dire sommairement que toutes ses dérivés existent. Ainsi, [[40 Julien|je]] me construis comme une somme de processus, et dans le moment présent, je peux m'évaluer comme une somme de faits et de processus. Chercher à obtenir une finalité dans le futur sans penser à tous les constants changements qui habitent le monde est de la folie, un mensonge qui habite tous et chacun, avant qu'on s'en libère par l'entremise d'un long et difficile processus qu'est l'évolution de sa pensée.