#topographie/montagne *Voici mon texte pour les funérailles de Madeleine. C'est mon témoignage. Ma contribution au souvenir de ma grande-tante.* Madeleine était sourire; Madeleine était douceur; Madeleine était courage subtil, surtout pendant les dernières années, avec ses maux de santé et nombreux accidents ; Madeleine était présente; elle a été là pour nous: pour mes frères, mon père, mes tantes, pour mon grand-oncle qu'elle aimait beaucoup; Madeleine était féministe, à sa façon; une tête sur les épaules jusqu'aux derniers moments, une femme qui en a vécu beaucoup, qui a exploré le monde et qui en a inspiré plus qu'une; Quand on habitait à Terrebonne, sur la rue Poitiers, et peut-être même avant, Madeleine était jardinière. Je la voyais souvent à la tâche quand je partais faire mes sorties de vélo solitaires, l'été. On recevait des fois des récoltes de fèves, de concombres, de tomates, et y'avait toujours de belles fleurs tout autour de la maison. Madeleine était notre doyenne; une fleur à l'apogée de l'âge, mais encore bien vivante. Ça vient avec sa charge de fierté, et aussi avec des peines et des inquiétudes: même une femme brillante comme elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter. On pouvait le lire entre les lignes. Elle savait ce qui l'attendait. Heureusement, notre Clément est têtu. Il répétait: "La mort arrivera quand elle arrivera. En attendant, vivons." Madeleine a bien vécu sa vie. Elle a su éduquer plusieurs générations, autant à l'école que dans notre famille. Elle a vu les quatres coins du globe: la République dominicaine, le Japon, l'Égypte, l'Antarctique, et j'en passe beaucoup; elle a vécu le grand amour; bref, pleins d'expériences qu'on souhaite aux meilleures d'entre nous. Au revoir Madeleine. Ton image trouvera refuge dans nos cœurs et dans nos souvenirs. Je t'aime.